Pionnières du violon : les étudiantes de la classe de Ševčík

La violoniste Marie Hall a été la première des étudiantes de Ševčík, lui permettant de développer une carrière à l'internationale ©Maxppp - Oleg Makarov / Sputnik
La violoniste Marie Hall a été la première des étudiantes de Ševčík, lui permettant de développer une carrière à l'internationale ©Maxppp - Oleg Makarov / Sputnik
La violoniste Marie Hall a été la première des étudiantes de Ševčík, lui permettant de développer une carrière à l'internationale ©Maxppp - Oleg Makarov / Sputnik
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On fait un petit saut dans le temps, au début du 20e siècle, dans la classe du violoniste tchèque Otakar Ševčík, d’où sont sorties certaines des premières violonistes à se lancer dans une carrière internationale…

Ševčík, grand pédagogue dont les exercices de technique sont bien connus des violonistes ! Il était l'un des professeurs de violon les plus célèbres d'Europe au début du 20e siècle. Dans sa classe à Prague, il a formé plusieurs étudiantes, contribuant au lancement de la carrière internationale de solistes femmes à une époque où le violon devenait tout juste un instrument socialement acceptable pour la gente féminine… De véritables pionnières.

Instrument du diable

C’est que le violon a longtemps été considéré comme « l'instrument du diable » - la faute à Paganini ! – d’où émanait un parfum de scandale : pendant une bonne partie du 19e siècle, interdiction informelle pour les femmes de jouer du violon. La Royal Academy of Music de Londres a été fondée en 1822, mais les étudiantes en violon n'y ont été admises que cinquante ans plus tard, en 1872. Avant, seuls la voix, le piano et la harpe étaient considérés comme appropriés pour les femmes. Les mentalités changent au tournant du siècle et les femmes commencent à se frayer un chemin dans les classes de violon.

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Le récital de violon, chouchou du public

C’est que la demande de récitals de violon explose au début du 20e siècle dans les capitales européennes, à Londres notamment, et les femmes violonistes sont bientôt partie prenante de cet engouement : il y a la violoniste britannique Marie Hall (1884-1956), que Ševčík a proclamé « l'élève la plus doué [qu’il ait] jamais eu ». Elle a été la première de ses étudiantes à construire une carrière internationale. Enfant talentueuse d'une famille sans le sou, elle a rencontré le protégé de Ševčík, Jan Kubelík, après un récital à Londres, lui demandant de l’entendre jouer.

Marie Hall et Erica Morini

Kubelík a tout de suite vu son potentiel et l'a envoyée à Prague, chez Ševčík, avec une lettre de recommandation. Lorsque Marie Hall est rentrée en Angleterre 18 mois plus tard, elle pouvait réclamer 500 livres pour ses débuts au St James's Hall en 1903. Des centaines de personnes ont été refusées pour le deuxième concert !
Ševčík a aussi formé la violoniste Erica Morini au Conservatoire de Vienne, où elle fut la première femme à y étudier le violon… A quatorze ans, elle joue aux côtés de l’Orchestre philharmonique de Berlin, mais elle mènera l’essentiel de sa carrière aux Etats-Unis…

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